Face aux disparités toujours présentes dans de nombreuses sphères de notre société, le comité Egalité Femmes-Hommes du Golfe du Morbihan organisait le 16 juin un après-midi d'informations intitulé "Où sont les femmes ?" au Palais des Arts et des Congrès de Vannes.

Comme l'explique Armelle Seité-Salaün, présidente du comité, « les femmes ne connaissent pas toutes les institutions qui sont à leur disposition au niveau local, cette journée d'échanges a pour but d'informer sur ce qui existe ».

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Pour aborder le sujet de la place que tiennent les femmes dans l'espace public, trois tables rondes sur le milieu politique, le monde du travail, et le sport étaient proposées. Une vingtaine d'intervenant-e-s, de milieux divers, ont permis d'entendre différents discours et points de vue sur l'égalité entre les femmes et les hommes.

L'assurance des élu-e-s

Les discours politiques portés par le maire et les adjointes aux maires présent-e-s, se veulent plutôt rassurants : ils affirment que des mesures sont prises, que des quotas et exercices sont mis en place pour favoriser l'accès des femmes aux postes dits à responsabilités de la vie politique.

Tout en rappelant que le combat n'est pas gagné, - « L'égalité femmes-hommes n'est pas une option, et ce n'est pas non plus gravé dans le marbre » dit Michelle Janin, 5e adjointe à la maire de Lanester - les invités présentent néanmoins des projets sociaux réjouissants : la volonté de mieux étudier les candidatures de femmes aux postes de direction, la mise en poste de psychologues auprès des salarié-e-s victimes d'injustices dans le cadre de leur profession (maire de Ploemeur, Ronan Loas), l'importance accordée aux nouveaux lieux et rues portant des noms de femmes (à Ploemeur ou Saint-Avé). Une ombre au tableau de leur engouement : difficile de mettre en valeur les femmes quand elles brillent par leur absence...

Seulement 17% à des postes de direction

Les intervenantes de la table ronde sur les femmes au travail, abordent justement les raisons de cette absence. Les chiffres évoqués sont frappants : « les femmes représentent 48% de la population active, et pourtant, elles gagnent 8% de moins que les hommes et ne sont que 17% à des postes de direction »

vannes2Charline Houet, présidente du CIDFF 56, Solène David, d'Entreprendre au Féminin Bretagne, ou Solenn Hascoet de la Jeune Chambre Economique soulignent les raisons de ces discriminations et souhaitent y remédier en amont. Parmi les solutions qu'elles proposent : sensibiliser dès le plus jeune âge en promouvant l'égalité, donner aux femmes (et aux plus jeunes) de nouveaux modèles féminins de "réussite sociale", valoriser les compétences qu'acquièrent les femmes au foyer, leur permettre de choisir des professions épanouissantes...

La cégétiste Colette Perrodo nuance d'ailleurs les discours des élu-e-s, regrettant de constater une « régression depuis les années 1980, où le stade de militantisme pour l'égalité était différent ».

Plus d'exigence pour l'égalité

Catherine Louveau, professeure émérite en STAPS qui a étudié les questions de la place des femmes dans le sport, considère elle aussi que le combat pour l'égalité est loin d'être gagné. « On ne va pas se contenter des petites avancées ! » martèle t-elle, appelant à plus d'exigence sur les questions d'égalité.

Les discours riches et variés de la journée conduisent au même bilan : le changement ne peut dépendre uniquement de quelques acteurs et actrices, dans tous les secteurs il faut prendre ses responsabilités.

Lise Froger

Photo n°1 : Charline Houet, présidente du CIDFF 56, Solenn Hascoet de la Jeune Chambre Economique et Solène David, d'Entreprendre au Féminin

Photo n°2 : la tribune avec notamment Anne Patault, vice-présidente de la Région Bretagne en charge de l'égalité et Gaëlle Abily, directrice de la DRDFE Bretagne (direction régionale aux droits des femmes et à l'égalité)