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Cette année, la Marche des Fiertés de Bretagne, le samedi 16 juin à Rennes, n'a qu'un seul mot d'ordre : une famille pour tou-te-s !

Depuis quelques mois déjà, rassemblées au sein d'un collectif, les principales associations régionales de défense des droits LGBTI, revendiquent l'accès à la PMA pour « toutes les personnes en âge de procréer » qu'il s'agisse des couples de femmes, des femmes célibataires ou encore des personnes transgenres.

 

 

C'est chaque année au cœur du mois de juin un moment de fête et de rassemblement convivial. Une sorte de parade colorée qui envahit les rues de Rennes avec musique électro et costumes bigarrés pour l'ambiance. Mais au-delà de cette communion joyeuse, la Marche des Fiertés est aussi – est d'abord – un rendez-vous militant, un « jour de liberté permettant à chacun-e d'être présent-e sur l'espace public quelle que soit son orientation sexuelle, son identité de genre ou son sexe » rappelle le CGLBTI sur son site, qui souligne l'importance « d'interpeller tout-e citoyen-ne sur le vivre ensemble et le respect des diversités ».

Côté revendication, en pleine réflexion nationale sur la bioéthique, c'est bien sûr la PMA qui est dans tous les esprits. En Bretagne, SOS Homophobie, le CGLBTI de Rennes, le Planning Familial 35 mais aussi des associations moins connues dont les Effrontées, les Enfants Arc-en-Ciel ou encore Commune Vision, se sont regroupés au sein d'un collectif fin 2017.

PMAIls ont choisi de se rendre visibles sur la voie publique notamment lors d'un rassemblement en décembre 2017 puis d'une manifestation en avril 2018 (notre photo) ou le dernier week-end de mai à l'occasion de la fête des mères. Autour du slogan « faites des mères », les associations ont interpellé les rennais-es mais aussi les élu-e-s et les membres du gouvernement en leur adressant des courriers.

Une promesse trop souvent reportée

Dans l'attente de la suite donnée à l'avis favorable du Comité Consultatif National d'Ethique (CCNE), Véronique Madre, co-déléguée de SOS Homophobie Bretagne, rappelle au nom du collectif breton, combien « l'accès à la PMA avec donneur » est un droit attendu depuis longtemps tant par « les couples de femmes ou les femmes célibataires que par les personnes transgenres qui ont un utérus ».

C'est dit-elle encore « une revendication qui a déjà fait l'objet de nombreuses promesses et qui tarde à se concrétiser ». Lors des récents débats sur la bioéthique, elle regrette avec les autres responsables associatifs que la parole ait souvent été monopolisée par les « anti ». Pour elle, « le dialogue n'a pas été possible ».

Pourtant, la société française semble désormais prête à s'ouvrir à ces familles d'un type nouveau. « Nous avons plutôt de bons retours – dit encore Véronique Madre – certes nous rencontrons des personnes qui déchirent nos tracts sans les lire, mais aussi beaucoup de gens qui nous soutiennent et nous savons que d'après les sondages, une majorité de Français-es est favorable à la PMA. »

Il reste quelques mois pour la mobilisation citoyenne avant la présentation du projet de loi par le gouvernement à l'automne prochain suivi début 2019 des débats parlementaires.

Geneviève ROY

Fierts2018