leonie

 

Léonie Zago dit être une « femme heureuse qui ne regrette pas [ses] choix ».

Après un début de carrière dans l'événementiel et la communication, elle a eu envie de voler de ses propres ailes professionnellement. Une première expérience de création d'entreprise à trois l'a menée finalement à fonder sa propre société.

Aujourd'hui, elle accompagne les structures qui cherchent à se transformer.

Et se définit comme leur « ange gardien ».

 

 

« J'en avais marre d'avoir un patron, je crois » dit-elle dans un rire. Après une première expérience réussie à trois, la voilà depuis moins de deux ans à la tête de sa propre entreprise, seule salariée de Chimborazo. Derrière ce nom exotique rapporté d'un voyage en famille dans la Cordillère des Andes, Léonie Zago veille à « l'accompagnement à la transformation » d'entreprises privées mais aussi d'organisations publiques ou parapubliques et d'associations. Des gens, explique-t-elle, qui « ne peuvent se transformer qu'en acceptant de faire un pas de côté pour voir d'où ils partent et ce qu'il leur faut pour avancer dans une autre direction ».

L'humilité d'un ange gardien

On peut l'appeler consultante, accompagnatrice ou encore facilitatrice ; elle, ce qu'elle préfère c'est le côté « ange gardien » ! « Quand on accompagne des équipes qui sont en train de changer leur mode de fonctionnement, il y a vraiment une attention à avoir sur la façon dont les personnes vivent ce processus - estime-t-elle - si tout le groupe n'est pas aligné, on ne pourra pas avancer. Il faut que chacun-e ait envie d'y aller pour que l'engagement soit sincère et réel ».

Alors, Léonie travaille en amont avec celles et ceux qui font le diagnostic et décident que des transformations sont utiles. «Les mains dans le cambouis », elle les aide à définir un parcours. « Je ne suis pas experte de tous les métiers – analyse-t-elle – je ne peux pas dire aux gens ce qu'il faut faire ; mon métier c'est de créer les conditions pour qu'eux puissent le faire et leur apporter les bonnes méthodes ; on voit ensemble ce qui va favoriser le changement et ce qui risque de coincer mais ce n'est pas moi qui trouve les solutions ».

leonie2Un travail qu'elle qualifie « d'humble parce qu'il se fait par tâtonnement ». Avec aussi, surtout peut-être, une large place laissée à l'écoute. « Mettre les gens en connexion, essayer de trouver avec eux la façon de faire qui va leur permettre de travailler mieux ensemble et les embarquer dans autre chose, c'est passionnant - s'enthousiasme-t-elle – mon boulot c'est d'être à côté des gens pour leur dire si ça va aller ou si ça risque de ne pas fonctionner ».

Pourquoi les entreprises souhaitent-elles se transformer ? « Pour s'adapter à un contexte qui change » selon Léonie Zago. Actuellement, certaines n'ont tout simplement plus le choix observe-t-elle, évoquant la crise sanitaire devenue crise économique ; « on est dans une transition importante et les recettes appliquées jusqu'ici ne vont plus suffire ». Pour être présentes dans ce qu'on appelle désormais le « monde d'après », les entreprises doivent tenir compte de la transition écologique, du développement durable mais aussi de l'égalité femmes/hommes, autant d'éléments qui viennent « percuter des modes de fonctionnement obsolètes ».

A la recherche d'un sens pour demain

Après des études à Rennes et une première expérience professionnelle au sein de l'équipe des Transmusicales, Léonie Zago s'est aussi frottée au monde de la banque. En charge de la recherche de partenariat pour le festival, elle s'est retrouvée de l'autre côté, devenant mécène à son tour notamment auprès de l'Orchestre de Bretagne. Des expériences qu'elle dit avoir adorées mais qui lui ont donné envie d'aller plus loin, en solitaire. Un seul impératif pour elle : les « valeurs » auxquelles elle tient. Entendez par là « la cohérence entre ce qu'on fait et ce qu'on dit ».

Avant le premier confinement du printemps, Léonie Zago se déplaçait beaucoup dans les entreprises, à Rennes et en Bretagne bien sûr, mais aussi à Paris et même jusqu'au Maroc. Elle aussi, a dû s'adapter à des « règles qui rendent les choses un peu compliquées » et apprécie « les nouvelles perspectives offertes par le digital » . Elle se réjouit malgré tout de cette période qui favorise l'innovation. « Il y a – dit-elle – des choses à imaginer pour continuer demain à avoir des moments culturels qui nous rassemblent, pour réinventer du lien social, trouver comment faire société dans un monde physiquement distancié ».

Des questions qui pour elle trouveront peut-être leurs réponses dans ses engagements associatifs auprès de SelvaViva pour la reforestation de l'Amazonie ou dans l'Ecole du Sens, un collectif de recherche pédagogique sur les façons d'apprendre et d'enseigner différemment. Le monde d'après, encore.

Geneviève ROY