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Promouvoir les écrits et les paroles féministes.

Voilà l'objectif de l'association et du festival du même nom, Dangereuses Lectrices, qui présente à Rennes sa troisième édition.

Complice du festival depuis ses débuts, Clémence Lesné s'exprime, elle, par l'image. Alors que l'artiste a désormais posé ses valises loin de la Bretagne, dans ce Canada où elle a choisi de poursuivre sa formation, une exposition mettra ce week-end ses travaux en lumière aux Ateliers du Vent.

 

 

Est-ce parce que durant ses années d'études en arts plastiques à Rennes 2, elle travaillait le soir dans un bar, Clémence Lesné se dit inspirée par « les paysages et ambiances urbaines nocturnes ». La lumière, d'une façon plus générale, est au centre de son travail photographique. « Les éclairages publics me fascinent – dit-elle – les lumières naturelles aussi. Elles donnent une ambiance, révèlent les formes, lignes et couleurs des objets ou lieux les plus soi-disant banals. »

Après un Master en arts plastiques, terminé en 2017, la jeune femme multiplie les expériences ; monteuse d'exposition, photographe de festivals notamment Dangereuses Lectrices sur les deux premières éditions (2019 et 2020), elle travaille aussi en création audiovisuelle et contribue avec Laurence Perron et Louise Quignon, à la fondation de la Chambrée, fin 2020, espace dédié à l'image au cœur de Rennes. Sa complice, Laurence Perron affirme que les images de Clémence Lesné sont à la fois des « opportunités de faire jaillir la colère et de malmener les institutions » et des occasions « de développer des sororités solidaires ».

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Côté militantisme, c'est en 2016 le débat sur la loi travail qui marque son « éveil politique » et avec lui un attrait particulier pour les « inscriptions politiques vandales » qu'elle voit fleurir dans les rues et qu'elle prend goût à photographier. Clémence Lesné insiste sur l'importance pour elle de trouver « un accord » entre les valeurs qu'elle défend et son travail artistique. Le projet de la Chambrée s'ajuste parfaitement à ses convictions, en choisissant de diffuser des travaux de personnes femmes, queers, trans ou non-binaires.

L'exposition : « un petit mélange de ces éléments qui m'inspirent »

Sa collaboration à Dangereuses Lectrices lui permet de lier son travail et des engagements féministes. « L'exposition est un exercice très formateur pour moi - estime-t-elle – surtout dans ce contexte idéal : féministe engagé ». Parce que la thématique de cette troisième édition est le cœur, pour Laurence Perron, Clémence Lesné y a toute sa place. «  Regarder les photographies de Clémence Lesné, c’est immédiatement se rappeler que, dans querelle, on entend « cœur », mais aussi « elles » écrit-elle sur la page facebook de l'événement soulignant « la porosité nécessaire entre l’intime et la lutte, le cœur et la querelle ».

L'artiste propose donc tout au long du week-end, un assemblage de photos. « On y verra – dit-elle – des figures de femmes de mon entourage proche, quelques photos de manifestations féministes et d'objets du quotidien. Un petit mélange de ces éléments qui m'inspirent. »

Clemence3copiePour cette troisième édition du festival féministe rennais, Clémence Lesné ne sera pas chargée de prendre en photos les différents temps forts, tables rondes, conférences et autre rencontres proposées par les organisatrices. C'est désormais au Canada qu'elle poursuit son travail désireuse de renforcer « une assise théorique » qu'elle dit lui manquer. « J'ai décidé de prendre un nouveau départ pour étudier dans le cadre d'une maîtrise en arts visuels. » précise-t-elle. Si elle s'est « offert ce luxe », elle avoue aussi, comme une confidence, que c'est peut-être parce qu'elle est « tombée amoureuse de quelqu'une dont le retour à Montréal était imminent ».

Geneviève ROY

Pour aller plus loin : Festival Dangereuses Lectrices les 25 et 26 septembre à Rennes, aux Ateliers du Vent, rue Alexandre Duval – programmes, informations, réservations : sur le site et la page facebook de l'événement

Illustrations : photos de Clémence Lesné